Château de Chantilly, exposition « Ingres, l'artiste et ses princes ». 3 juin - 1er octobre 2023

Artiste à succès de la première moitié du XIXe siècle, Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) est un peintre inclassable et souvent visionnaire. Derrière son apparent classicisme transparaissent une originalité et une recherche de la perfection qui continuent de fasciner.


Jean-Auguste-Dominique Ingres (Montauban, 1780 – Paris, 1867) Autoportrait d’Ingres à vingt-quatre ans, 1804 © RMN - Grand Palais Domaine de Chantilly - Harry Bréjat
Quels sont les relais de ce succès ? Avec l’avènement de la monarchie de Juillet (1830-1848), Ingres trouve notamment dans la famille d’Orléans un soutien de poids lui permettant de réaliser parmi ses plus grands chefs-d’œuvre.

Ce sont ces liens étroits qui formeront le cœur de l’exposition événement de Chantilly : comment le prince des artistes devient l’artiste des princes.

Provenant de collections nationales et internationales, tableaux et dessins commandés ou collectionnés par les princes d’Orléans seront réunis à Chantilly, aux côtés de leurs études et leurs variantes. Ils permettront de comprendre le travail perfectionniste et méthodique de l'un des plus grands peintres français.
Des analyses nouvelles sur quelques-uns des plus importants chefs-d’œuvre de l’artiste, mais aussi des œuvres inédites ou retrouvées, viendront éclairer d’un jour nouveau la personnalité unique de l'une des grandes figures de l’histoire de l’art.

Cette histoire commence avec la relation privilégiée tissée entre Ingres et l’héritier du trône.

Ingres (1780-1867). Portrait de Ferdinand-Philippe d’0rléans, Prince Royal (1810-1842), 1842 © Musée du Louvre distribution RMN-Grand Palais - Angèle Dequier
L’un de ses plus grands mécènes est le duc Ferdinand d’Orléans, Prince Royal (1810-1842), fils aîné du roi Louis-Philippe, qui acquit en 1839 son envoi de Rome Œdipe et le Sphinx (Paris, musée du Louvre, 1808), lui commanda la célèbre Stratonice (Chantilly, musée Condé, 1835-1840) et lui fit faire son portrait (Paris, musée du Louvre, 1842). Ces trois chefs-d’œuvre liés à l’un des plus grands amateurs de l’art d’Ingres seront réunis pour la première fois.

Après la mort accidentelle de leur fils le Prince Royal le 13 juillet 1842, à l’âge de trente-deux ans, le roi Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie décident de confier à Ingres l’exécution des cartons de vitraux pour la chapelle Saint-Ferdinand élevée moins d’un an après le drame à l’endroit même où mourut le duc près de la porte Maillot à Paris. Les vitraux figurent les saints patrons de la famille royale  en pied : saint Philippe, saint Louis, sainte Amélie, saint Ferdinand, etc., qu’Ingres représente sous les traits des Orléans. Le couple royal endeuillé renouvelle l’expérience l’année suivante à la chapelle royale de Dreux (1844), tombeau de la famille d’Orléans, et commande à l’artiste en 1842 un grand tableau religieux pour la chapelle du château de Bizy.

Le duc de Montpensier, frère cadet du Prince Royal, se montre à son tour proche de M. Ingres, lui commandant une œuvre en 1847 (Bruxelles, musée royal des Beaux-Arts), présentée de manière exceptionnelle dans l’exposition.

Info+

Commissariat général :
Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé Commissariat scientifique :
Nicole Garnier, conservateur général honoraire du patrimoine

Château de Chantilly, musée Condé
salle du Jeu de Paume
Exposition du 3 juin au 1er octobre 2023

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 13 Juin 2023 à 18:20 | Lu 363 fois
Pierre Aimar
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